Sur un forum de praticiens Feldenkrais, ma consoeur Paule Rigaud (qui tient l’excellent blog suivant) a fait la publicité d’un article dont la lecture m’a réjoui. On y découvre un neurochirurgien pragmatique : pour savoir ce que fait le cerveau de ses patients, au lieu d’imposer une théorie mal étayée, il pose tout simplement la question au patient qu’il est en train d’opérer !
On y apprend de nombreuses choses, à commencer par le fait que — sur certains points — les traités de neurologie sont unanimes mais faux. Leurs auteurs sont certainement de bonne foi, mais nous assistons à la marche d’une science : une observation chasse une théorie, il reste à faire apparaître sa remplaçante.
Pour ce qui concerne la pratique de Feldenkrais, c’est la discussion sur la plasticité cérébrale qui m’a le plus intéressé. En effet, en pratiquant Feldenkrais, nous observons et sentons que notre cerveau s’organise et se réorganise dès que de nouvelles sensations et de nouvelles expériences le lui permettent.
Que l’on mette des chaussures d’un poids différent et la coordination des muscles va changer ; il serait fâcheux de ne plus savoir marcher dès que l’on change de chaussures ! En pratique, il y a un temps où l’on sent que quelque chose est inhabituel, puis le système nerveux intègre la nouvelle situation et tout semble agréablement adapté : on marche “normalement”, on ne sent plus rien de spécial et on peut vaquer à ses occupations sans que l’attention soit attirée par ses chaussures.
Le chirurgien de l’article a constaté une chose chez ses patients : quand une tumeur perturbait des neurones dans une région du cerveau, si la transformation était suffisamment lente, le cerveau continuait les mêmes actions en mobilisant d’autres neurones. En d’autres termes : si vous êtes metteur en scène et que des acteurs ne peuvent plus assumer leur partie, allez-vous céder au désespoir ? Que nenni ! Il suffit de recruter d’autres acteurs et que ceux-ci apprennent leur rôle… le public sera tout aussi ravi du résultat !
Si vous avez envie de donner un peu de bon grain à moudre à votre cerveau et ainsi vous permettre de réorganiser des neurones qui sont gourmands de nouveauté, trouvez un cours près de chez vous ou allez visiter la boutique !
En attendant, je vous laisse lire cet agréable article, qui donne une vision délicieusement souple du cerveau.