Photo Shifaaz Shamoun sur Unsplash
Toujours plus, toujours moins, qui porte cette voix qui nous dit que ce n’est pas comme il faut ?
Quand je lève mon bras pour saisir un verre sur l’étagère de la cuisine, le poids de mon bras va me dire ce que je pense de moi. Si je trouve normal d’être inadéquat, mon bras est naturellement trop lourd, ou trop court, ou trop raide.
Quand j’étais tout bébé, je devine que ces questions n’existaient pas. Ce que je pouvais saisir, je le saisissais ; ce qui était à peine plus loin me donnait un point d’accroche pour étendre un peu mon champ des possibles. Ce qui était trop loin existait à peine.
Depuis, la Vie a parfois été contrariée dans son écoulement et sa pulsation. Elle a certes besoin d’être contredite pour s’affermir et s’affirmer, alors parfois j’en suis sorti plus vigoureux mais parfois aussi j’en suis sorti endolori et évitant.
Quand je lève mon bras pour saisir un verre sur l’étagère de ma cuisine, je me souviens de mon histoire et parfois elle m’entraîne à me sentir inadéquat. Mais je peux la revisiter, aujourd’hui, me donner le temps de lever un bras léger, sentir que j’ai le choix de la simplicité quand je rencontre mes nœuds.
J’ai le choix d’être comme le germe qui contourne finalement le caillou et trouve le chemin pour sortir de terre. J’ai le choix de mesurer le trop et le trop peu et de d’en habiter l’étendue. Parfois je choisis de marcher sur le fil de l’équilibre parfait et de goûter à la Joie d’un geste miraculeux.