« Quelle heure est-il en France ? » me demandais-je en tournant sur mon futon japonais, dans ma jolie chambre de Kyoto. Mmmmh, voilà une question que l’on devrait éviter de se poser quand on espère s’ajuster au décalage horaire, mais on se la pose quand même et l’organisme cherche encore un peu à quelle heure on dort et à quelle heure on veille.
Une nuit de cinq heures, c’est peu mais je sens que l’organisme commence à s’adapter. Ce matin, j’étais réveillé à 4h30 et j’ai fini par me lever à 6h30 pour m’offrir à la lumière du soleil, pour baigner mon regard de la preuve qu’il fait bien jour. Avec un peu de chance, cette délicate pression aidera mes rythmes à se caler.
En attendant, j’ai sommeil et je sens la fatigue. Elle est suffisamment présente pour me souvenir de ses bienfaits : quand on est fatigué, on sent plus douloureusement quand on serre les dents, qu’on arrête de respirer et que l’on se force. On apprend à faire la même chose avec moins de volonté.
La fatigue est mon amie, je sens la fluidité qu’elle appelle et installe. Celle-ci rendra délicieux les jours prochains, quand j’aurai suffisamment dormi.